Pourquoi le plan de paix de Trump est-il injuste et dangereux ?

L'administration Trump a finalement levé les rideaux sur l'acte final de sa diplomatie au Moyen-Orient en révélant le plan de paix tant attendu lors d'une célébration surréaliste de la Maison Blanche.
pourquoi le plan de paix de trump est il injuste et dangereux
Crédit d'image : cnn.com
Publié le 29 janvier 2020, par Samir | 23 h 54 min
Temps de lecture : 4 minutes

Le qualifier de plan de paix revient à faire tort au fameux processus de paix et à ses nombreux plans de paix ratés. Il est tellement pire que le terme adéquat serait un « assaut contre la paix ».

Son nom pompeux, le « Deal du siècle »; son auteur inapte, Jared Kushner, fanatique partisan sioniste des colonies israéliennes illégales sur les terres palestiniennes;  son cadrage comme une fête entre la droite américaine et israélienne; et sa substance absurde, qui punit les victimes et récompense les agresseurs.

Au cours des 3 décennies du « processus de paix » dirigé par les États-Unis, les administrations successives ont au moins fait semblant d’engager, de consulter ou d’écouter la partie palestinienne. Mais depuis l’occupation de la Maison Blanche, l’administration Trump a, sur les conseils de Netanyahu, agi sans honte pour priver définitivement les palestiniens de leur participation aux négociations – et les priver de leurs terres, de leur liberté et de leur dignité.

En quoi consiste ce plan ?

Pour résoudre le problème des colonies israéliennes illégales sur les terres palestiniennes occupées, Trump veut qu’elles soient légalisées et reconnues comme faisant partie d’ Israël. Pour solutionner le problème de l’annexion illégale d’Israël de Jérusalem occupée, Trump veut qu’elle soit reconnue comme la seule capitale d’Israël.

Pour traiter la question des réfugiés palestiniens et de leur droit inaliénable au retour et à l’indemnisation, Trump veut empêcher leur retour. Pour résoudre le problème du contrôle israélien violent, répressif et inhumain sur les palestiniens, Trump veut que cela se prolonge indéfiniment. Même une fois que les palestiniens auront satisfait à toutes les nouvelles conditions qui leur seront imposées, ils resteront à la merci des forces de sécurité israéliennes.

Le plan Trump piétine la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies, qui oblige Israël à retourner à ses frontières de 1967 (ou à leur approximation, selon les initiatives américaines passées), et redessine les frontières pour convenir aux colonies israéliennes et faciliter son contrôle.

Au lieu de mettre fin au système d’apartheid d’Israël en Palestine, Trump veut le voir continuer sous un nom différent, au moins jusqu’à ce que sa promesse d’un « État » palestinien provisoire soit tenue, celui qui n’aura ni souveraineté ni indépendance.

Fondamentalement, Trump envisage la moitié d’un État palestinien sur la moitié de la Cisjordanie, mais seulement après que les palestiniens auront combattu le terrorisme et reconnu Israël comme un État juif s’étendant sur environ 90% de la Palestine historique.

L’adhésion de Trump à l’apartheid en Terre sainte, en tant que condition préalable pragmatique, voire indispensable, à la « paix » et à la stabilité, est une insulte de plus au préjudice palestinien.

Et pour ne pas oublier, l’administration Trump a déjà fermé le bureau de l’Organisation de libération de la Palestine à Washington, suspendu l’aide à l’Autorité palestinienne, transféré l’ambassade américaine à Tel Aviv à Jérusalem et abrogé la reconnaissance américaine de la question des réfugiés en suspendant tout financement de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient. Difficile de faire mieux dans le parti pris.

Que faut-il retenir ?

Les générations futures ne se souviendront probablement de rien de significatif du plan de 80 pages de Trump. Elles se souviendront cependant du feuilleton derrière le « Deal du siècle » : comment un jeune homme inexpérimenté mais ambitieux nommé Jared a manipulé son beau-père, le président des Etats-Unis, pour soutenir le Premier ministre israélien frauduleux Benjamin Netanyahu à rester au pouvoir, et aider Israël à maintenir tout ce qu’il a gagné illégalement par la guerre et la violence.

Si Jared ne peut pas résoudre l’énigme du Moyen-Orient, personne ne le peut, a fait remarquer Trump le mois dernier. Cela montre le peu de considération pour les innombrables diplomates américains.

L’arrogance avant la chute

L’administration Trump mise sur les régimes arabes les plus vulnérables ou les plus cyniques pour soutenir et financer son plan injuste. Il s’inspire structurellement de la feuille de route de l’administration Bush pour la paix en 2003, conçue après l’invasion et l’occupation américaines de l’Irak afin de garantir la suprématie israélienne et le soutien arabe.

Des dirigeants arabes asservis finiront par tomber, mais le peuple endurera et ne pardonnera pas autant à l’arrogance américaine et israélienne. Donc, avant que le président Trump ne soit trop à l’aise dans sa nouvelle fonction de messie, il devrait se familiariser avec la sagesse biblique de base dont il se revendique : l’arrogance mène à la chute.

Le plan Trump ira au même endroit où le plan Bush a pris fin : la poubelle de l’Histoire.

Le plan Trump piétine la résolution 242 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cliquez pour tweeter
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