Palestiniens et Israéliens sont-ils prêts à faire la paix ?

Le leadership de l'Egypte dans l'union entre le Fatah et le Hamas renforce la position de ce grand pays, un poids lourd régional dans le monde arabe. Mais est-ce suffisant pour obtenir la paix ?
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Crédit d'image : Jerusalem Post
Publié le 18 octobre 2017, par Samir | 9 h 46 min
Temps de lecture : 4 minutes

Lorsque les représentants des 2 principales factions palestiniennes, le Fatah et le Hamas, ont signé un nouvel accord de réconciliation au Caire le 12 octobre, les yeux étaient rivés sur l’homme qui se tenait derrière : Khalid Fawzi, le chef de la direction générale du renseignement égyptien.

La cérémonie, tenue au siège de l’agence de renseignement, a été entièrement orchestrée par les Egyptiens, qui considèrent la réconciliation comme un tremplin vers un objectif beaucoup plus large. Comme l’a indiqué l’accord lors de son ouverture, le « président égyptien » auto-proclamé par un coup d’état, Abdel Fattah as-Sisi a insisté sur la nécessité de mettre fin aux divisions entre Palestiniens, « dans le but de créer un Etat indépendant » le long des frontières d’avant 1967. L’accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah en est la première pierre, tout en apportant une impulsion morale indispensable au gouvernement de Sisi.

La bonne nouvelle, c’est que les Palestiniens ont montré une volonté renouvelée non seulement de poursuivre la réconciliation, mais aussi de poursuivre un difficile processus de négociation avec Israël et son principal allié stratégique, les États-Unis. Cette reprise de la politique nationale palestinienne reflète largement le changement récent de la position du Hamas.

Les problèmes pour le Hamas ont commencé quand il a choisi de soutenir l’opposition syrienne. Le régime du dictateur syrien Bashar al Assad a prévalu sur les rebelles soutenus par le Hamas à Damas, tandis que le gouvernement des Frères musulmans soutenu par le Hamas en Egypte, dirigé par Mohamed Morsi (toujours emprisonné injustement), a été basculé après un an. Ensuite, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les Emirats Arabes Unis et Bahreïn ont rompu les relations diplomatiques avec le Qatar, faisant perdre au Hamas son soutien financier et politique.

Avec peu d’amis et encore moins de parrains dans la région, le Hamas n’avait pas d’autre choix que de retourner chez son compatriote palestinien. Le groupe a accepté de dissoudre le comité administratif dirigé par le Hamas, permettre au gouvernement palestinien basé à Ramallah de reprendre son rôle à Gaza et permettre des élections présidentielles et parlementaires à Gaza et en Cisjordanie.

La réconciliation entre les Palestiniens ouvrira certainement la voie à la paix, notamment parce que les nouvelles élections donneront la légitimité nécessaire à ceux qui sont chargés de négocier les négociations avec Israël. Mais le vrai travail pour l’Egypte et les Palestiniens est à venir.

Un Etat palestinien sur les frontières de 1967

Pour parvenir à un Etat palestinien indépendant le long des frontières d’avant 1967, les 2 acteurs devront travailler avec les Etats-Unis sous l’instabilité du président Donald Trump et avec Israël sous le Premier ministre Benyamin Netanyahu, menacé de mise en examen pour corruption. Sur ce front, les attentes sont donc faibles.

Trump affirme qu’il livrera le « deal ultime » pour résoudre le conflit israélo-palestinien. Mais Trump et Netanyahu, qui se nourrissent réciproquement l’un de l’autre, ne sont pas tous disposés à accepter ce que le reste du monde considère comme le fondement d’une bonne entente : une solution à 2 Etats.

Ce scénario en lui-même est optimiste, car il suppose que les pourparlers commencent, ce qui serait un exploit. Cela voudrait dire qu’Israël mette fin à ses constructions illégales de colonies dans les territoires palestiniens occupés. Pour le moment, Tel Aviv continue de violer la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations Unies, adoptée presque unanimement l’année dernière (les États-Unis, alors dirigés par Barack Obama, se sont abstenus). Cette résolution demandait « qu’Israël cesse immédiatement et complètement toutes les activités de colonisation dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », activités qui constituent une « violation flagrante du droit international ».

Une guerre de concessions

Tout accord entre Israéliens et Palestiniens nécessitera de profondes concessions de part et d’autre. Des concessions que les dirigeants des 2 parties devront d’abord faire accepter par leurs publics respectifs. Le gendre et conseiller de Trump, Jared Kushner, qui a été chargé de régler le conflit, et le négociateur en chef de l’administration Trump, Jason Greenblatt, semblent avoir compris cela. L’Egypte le fait également, puisqu’elle a clairement indiqué qu’une direction palestinienne divisée sans mandat public sera incapable de mener des négociations sérieuses afin d’obtenir un soutien populaire pour un éventuel accord.

Est-ce que les Israéliens seront prêts à faire des concessions, en permettant soit une solution à 2 Etats, soit un système de partage de pouvoir authentique et crédible au sein d’un seul Etat ? S’ils ne le sont pas, la récente réconciliation palestinienne, si positive qu’elle soit, ne marquera pas le début de la fin du conflit israélo-palestinien. Ce sera simplement le début d’un nouveau chapitre dans la lutte pour la liberté des Palestiniens.

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