Arnaud Beltrame : « Je fais mon travail, maman, c’est tout »

Il "mérite respect et admiration de la nation tout entière", a dit Emmanuel Macron dans un communiqué.  En quelques heures, une grande partie de la classe politique a rendu hommage à ce "héros". Une pensée pour toutes les victimes d'attentats en France et dans le monde.
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Crédit d'image : Nicolas Thomas - La Manche Libre
Publié le 26 mars 2018, par Samir | 0 h 52 min
Temps de lecture : 4 minutes

L’attaque terroriste à Trèbes, une ville au sud-est de Toulouse, a commencé par un détournement de voiture. Radouane Lakdim a blessé par balle le conducteur de la voiture et a tué un passager, Jean Mazières, un vigneron à la retraite, selon les médias locaux. L’homme armé a ensuite tiré sur un groupe de policiers de la CRS qui revenaient d’un jogging, blessant l’un d’entre eux.

Après avoir quitté la voiture volée sur le parking du supermarché, Lakdim a fait irruption dans le magasin vers 11h15, selon la gendarmerie nationale. Une cinquantaine de personnes faisaient alors leurs courses. Le tireur a tué 2 personnes sur place.

Les clients se sont échappés par des issues de secours à l’arrière du supermarché, d’autres se sont cachés comme ils pouvaient. Christian Guibbert, un policier à la retraite qui faisait ses courses, a déclaré avoir entendu des coups de feu et vu un homme « très agité » crier « Allahou akbar ». Il a aussitôt enfermé ses proches et d’autres clients dans un casier à viande, puis a appelé la police.

Ensuite, le colonel Beltrame a proposé au terroriste de s’échanger contre une femme otage. Alors qu’il ne portait pas d’arme à feu, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a apporté son téléphone, qu’il a laissé sur une table avec la ligne ouverte pour que ses collègues puissent écouter, selon Gérard Collomb, ministre l’intérieur.

Environ 2 heures plus tard, et pour des raisons inconnues, les autorités ont déclaré que Lakdim a tiré plusieurs coups de feu sur le colonel Beltrame. L’assault est alors donné.

Une revendication qui porte la signature de Daesh

D’après l’autopsie, le colonel Beltram est mort des suite d’une « une plaie gravissime de la trachée et du larynx par arme blanche ». Le prétendu État islamique a revendiqué la responsabilité de l’attaque. On notera que l’attaque est commise un vendredi, censé être un jour de prière et non pas d’assassinat, le meilleur jour de la semaine pour un musulman.

Il s’agit de la dernière d’une série d’actes terroristes individuels à petite échelle, visant à ébranler un pays en alerte. L’attaque de Trèbes augmente la pression sur le gouvernement pour qu’il adopte une position plus claire contre les milliers de personnes figurant sur les listes de surveillance, les fameux fichés S.

La mère du colonel Beltrame a dit qu’elle savait que son fils à l’intérieur du supermarché dès qu’elle a entendu qu’un lieutenant-colonel s’était proposé en échange pour libérer un otage. « Je ne suis pas surprise que ce soit lui », a-t-elle déclaré dans une interview accordée à la radio RTL. « Il a toujours été comme ça. » Sa mère, qui n’a pas été nommée, décrit son fils comme quelqu’un dont la raison d’être était de défendre la vie des autres. Il lui disait : « Je fais mon travail, maman, c’est tout », a-t-elle ajouté.

La chef de l’extrême droite Marine Le Pen, a critiqué Emmanuel Macron pour ne pas avoir suivi son conseil : expulser tous les binationaux qui figurent sur le fichier S. « Quand le gouvernement comprendra-t-il que nous sommes en guerre? », a tweeté Mme Le Pen.

Pour lutter contre le terrorisme commis au nom de l’islam, le président Macron avait promis récemment de mettre en place des unités spéciales dans les prisons du pays pour faire face à une population radicalisée en plein essor.

La lutte contre la radicalisation commence sur internet

Le contrôle des mosquées est beaucoup plus encadré qu’il y a quelques années. Depuis 2017, 16 lieux de cultes ont été fermés. Malgré cela, les attaques continuent, s’amplifient, sont plus violentes et visent aussi des musulmans. Aujourd’hui,  beaucoup de délinquants ne prient pas et ne mettent que rarement les pieds dans une mosquée. D’où prennent-ils leurs avis ? Quelles sont leurs sources ? Voici quelques conseils pour ne pas tomber dans la radicalisation.

Le vrai combat se déroule principalement sur internet. Prenez du recul quand vous consultez des sites qui ne donnent qu’un seul avis juridique sur une question religieuse importante ou sensible. La divergence d’avis est une richesse dont vous ne devez pas être privé. Demandez conseil auprès de personnes compétentes sur les questions religieuses. Ils sauront vous éclairer, répondre à vos interrogations et replacer la question dans le contexte français. Comme dit un proverbe danois, « un mauvais conseil est le commencement de la chute ».

Si vous trouvez un avis vous demandant de commettre une infraction, un délit ou un crime, passez votre chemin et avertissez les autorités compétentes. La non-dénonciation de crime est punie par l’article 434-1 du code pénal : « La non dénonciation de crime est le fait, pour quiconque ayant connaissance d’un crime dont il est encore possible de prévenir ou de limiter les effets, ou dont les auteurs sont susceptibles de commettre de nouveaux crimes qui pourraient être empêchés, de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives. »

Si chacun faisait son travail à son niveau comme l’a fait ce brave monsieur, le monde se porterait beaucoup mieux. Restons tous unis pour combattre le terrorisme à sa source.

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الجمعة 10 شوّال

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